vendredi 29 mars 2024
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Mon édito … par Myriam Belkadhi

Bluff, pari et jackpot …

La Tunisie serait-elle devenue un casino où chacun s’essaye à toutes les tables de jeu et multiplie les coups pour abattre son adversaire ?

Pourquoi est-ce si difficile de réunir tous les acteurs politiques et économiques autour d’une même table-non pas de jeu mais de vraies discussions-pour poser tous les problèmes et sortir avec des solutions ?

Pourquoi n’arrive-t-on pas à s’accorder sur l’urgence de retrouver le calme nécessaire à toute réflexion ? Dans la terminologie de la guerre on appelle ça une trêve. Les mots importent peu face à la gravité de la situation.

Il y a bien eu le Conseil de Défense de la Révolution en 2011 qui réunissait 155 membres, 28 organisations, des partis, des syndicats, des associations professionnelles, la société civile et des personnalités de tous bords. Les jeunes et les régions y étaient tout aussi présents.

Il y a bien eu en mars 2011 une Haute Instance pour la Réalisation des Objectifs de la Révolution, de la Réforme Politique et de la Transition Démocratique (plus communément appelée l’instance Ben Achour, du nom de son président) pour accompagner la transition après le départ de Ben Ali. N’est-il pas aujourd’hui possible de faire appel à une commission similaire pour sortir le pays de cette situation inextricable?

L’instance, avec tout ce qu’on peut lui reprocher a pu élire l’ISIE et a même déterminé les règles régissant la future élection de l’Assemblée Constituante.

On a bien eu le Quartet après les assassinats politiques de 2013, qui avait imposé un gouvernement de crise qui a pu nous mener jusqu’aux élections de 2014.

Or ce que vit la Tunisie actuellement nécessite un Dialogue National d’extrême urgence. Nous sommes au cœur d’une tempête qui risque de tout emporter sur son passage.

Il faut absolument revoir le code électoral et le mode de scrutin.

Il faut revoir le financement des partis et des associations.

Dix ans après le départ de Ben Ali, le pays n’arrive pas à se mettre sur les rails. Échec politique. Échec économique. Échec social.

Il faut absolument trouver des solutions (et le pire c’est qu’elles existent) qui passeraient par une trêve sociale.

Nous n’avons pas d’autre choix que de trouver des solutions qui émanent de nous sans recourir à des intermédiaires, quelle que soit leur force et leur poids.

N’attendons pas qu’une catastrophe ait lieu.

Nous devons tous travailler de concert pour changer le pays et offrir une vie digne à tous les tunisiens. Sans cela, rien ne pourra être fait et ce pays pour lequel tant de sang a été versé sombrera…

Mobilisons-nous pour cet objectif !

Laissons ce gouvernement de crise travailler pendant que les partis et tous les corps intermédiaires se penchent sur une feuille de route de sauvetage économique. Ce gouvernement œuvrera à calmer la situation tout en essayant de trouver des voies de sortie à la crise.

Ce qu’on voit aujourd’hui est loin d’être rassurant. Le pays vit au rythme des désaccords entre le président de la république, le chef du gouvernement et les partis. C’est à qui marque le plus de points entre insinuations , non-dits, sous-entendus… les uns bluffent. d’autres cachent leur jeu, et certains dénoncent les dés pipés, pendant que des citoyens tunisiens payent des millions pour leur propre mort en se jetant dans des barques d’infortune.

Assez joué avec l’avenir de nos enfants et travaillons plutôt à leur offrir un avenir décent.

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