mardi 19 mars 2024
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LES DESPOTES DE LA DEMOCRATIE

Par Par Zouhair BEN JEMAA

Raymond PROULX disait que « la démocratie est une dictature contrôlée par quelques individus dont les électeurs sont les complices ». Après les soit disant années de dictature, nous avons hérité de dix années de démocratie utopique, de dix années d’hypocrisie, de corruption, de terrorisme, et de détricotage des institutions de l’Etat, le tout sous l’admiration et les applaudissements de l’Occident ! Si pendant notre ancienne dictature on nous disait ferme ta gueule dès qu’on s’intéressait de près à la politique, pendant la dernière décade démocratique de façade, les ripoux qui nous ont gouverné nous disaient avec le sourire, cause toujours tu nous intéresses ! Ce qui se passe honteusement à Sfax, et bientôt dans la capitale et dans d’autres villes de notre pays, est un crime qui ne devrait jamais éviter le questionnement et le jugement par le pouvoir central dans un système juste et démocratique ; mais c’était sans compter sur la complicité vicieuse et encore plus honteuse de ce pouvoir central !

De quoi s’agit-il ? Depuis 2018, le maire de Sfax savait pertinemment qu’une catastrophe pointait à l’horizon : celle de la saturation du site « GONNA » qui collecte les déchets ménagers de Sfax. Ce maire politisé jusqu’à la moelle, n’avait d’attention que pour son confort personnel, sa prestigieuse voiture, et bien entendu l’image de son parti et ses adhérents ! Honte à ces énergumènes qui ne font jamais grand cas des soucis des citoyens ni de l’avenir des générations ! Depuis 2008, date de l’entrée en fonctionnement du site « GONNA », il était convenu qu’un dégazage devait être effectué périodiquement pour la pérennité du site. Il y eut le creusage du premier fossé, du deuxième et du troisième sans que le moindre dégazage soit effectué jusqu’à ce jour. Il faut signaler que la plus proche habitation se trouvait déjà à 800 mètres du site avant son entrée en fonctionnement ! Coût de l’opération : une population qui suffoquait au quotidien à cause des gaz dégagés et des odeurs nauséabondes, une explosion du nombre de cancers avec des statistiques à l’appui, et des employés du site sans le moindre équipement ni la moindre protection contre les gaz et les puanteurs dégagés par ce site abandonné. Honte à l’ANGED, qui est le premier responsable de ce crime contre l’humanité, et qui n’a pas levé le petit doigt pour bien planifier la gestion des dépotoirs règlementés ! Dans toute démocratie authentique, une commission d’enquête aurait permis de délimiter les responsabilités et pointé du doigt les coupables indignes !

Le 20 Août 2020, une réunion au sommet a eu lieu pour résoudre les problèmes des dépotoirs, et 12 points ont été décidés à l’unanimité, dont le dégazage de deux fossés pour permettre au site de reprendre son activité, lors de cette réunion, il fut bien mentionné que si rien ne se faisait en urgence, la catastrophe éclaterait en septembre/octobre 2021. Et bien pour rester en cohérence avec la démocratie utopique qui nous gouverne, rien n’a été fait, mais absolument rien ! Honte au maire indigne de Sfax qui a pu dormir pendant toutes ces années tout en sachant à quoi étaient exposés ses concitoyens, honte à l’ANGED qui néglige la santé de ces citoyens et honte à ses responsables qui se plaisent dans le confort douillet de leur planque, honte à l’ANPE qui n’assume pas son rôle salutaire, honte aux ministres de l’environnement qui se sont succédés, et qui s’en foutaient comme d’une guigne de ce qui pouvait se tramer à Sfax ; d’ailleurs la meilleure preuve de l’indifférence du pouvoir central envers la deuxième ville du pays, c’est que la capitale du sud est sans gouverneur depuis deux mois ! Oui à quoi bon un gouverneur quand on a décidé à l’avance que Sfax ne mérite pas attention et développement !

Il reste à présent les citoyens qui se trouvent être les électeurs et le peuple, ce peuple sensé être gouverné par lui-même et pour lui-même. L’heure est venue pour que ces citoyens fassent leur révolution, qu’ils fassent table rase de tous les partis et de tous les égos, pour s’unir et se lever comme un seul homme afin de chasser tous ces parasites qui ont fait trop de tort et trop de mal au vivre ensemble dans une ville réputée pour être travailleuse et disciplinée, il est temps d’arrêter les dégâts, d’exiger le jugement des corrompus et des criminels. Il est temps de réviser les règles du jeu, d’exiger un avenir clair et motivant pour ce dixième de la population tunisienne. Enfin temps de proposer grandeur et clairvoyance à ces jeunes marginalisés et blessés au plus profond d’eux-mêmes, l’heure est à la révision, l’heure est à l’éveil citoyen !

Demeurer dans cette passivité légendaire à Sfax, c’est accepter la stagnation et la médiocrité !

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