jeudi 25 avril 2024
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Mon édito… par Myriam Belkadhi : Une nouvelle page qui s’écrit.

Depuis le 25 juillet, un vent nouveau souffle sur la Tunisie. Faut-il commencer par rappeler que la situation politique a atteint un tel degré de pourrissement avant cette date que le peuple entier (ou presque) attendait une délivrance. Il n’était plus possible de regarder le pays s’enfoncer chaque jour davantage dans la médiocrité sans prier pour que quelque chose se passe. En attendant, on s’en était remis aux prières !

Les élections de 2011 et l’Assemblée Constituante qui s’en est suivie marquèrent un faux départ (voulu par certains bien sûr). Dix ans que le pays était pris en otage par des pseudo-politiciens pour la plupart dont le seul objectif était de défendre les intérêts des partis ou de certaines personnes. La plupart des gens heureux d’accéder à la démocratie, à travers la liberté d’expression tant attendue, la liberté d’opinion, la séparation des pouvoirs, la fin du népotisme, tellement heureux qu’ils n’ont rien vu venir !

La corruption, les passe-droits, l’impunité… existaient depuis des décennies et personne n’osait s’y attaquer. Bien au contraire c’était devenu une seconde nature du tunisien. Triste vérité mais tellement réelle. Et ce n’est certainement pas la révolution de 2011 qui a remis les pendules à l’heure. Le même système a perduré avec en plus l’arrivée au pouvoir d’un parti théocratique qui a utilisé tous les moyens pour rester au pouvoir. La Tunisie qui a toujours honoré ses engagements envers les bailleurs de fond est devenue un mauvais payeur en plus d’un piètre menteur.

Maintenant, certains parlent d’un coup d’Etat, d’autres d’un coup de force pour décrire ce qu’a fait le président Kais Saied le dimanche 25 juillet. Quoiqu’il en soit, ce fut un coup gagnant ! Kais Saied a sifflé la fin de la récréation qui a coûté trop cher au pays notamment en termes de vies humaines perdues. En 2011 c’était par un “Dégage” populaire que les Tunisiens ont dit stop. En 2021, c’est un président légitimement et confortablement élu qui a dit stop. Ce n’était pas facile avec des partis qui usaient de tous les moyens pour rester au pouvoir, avec une justice gangrenée, avec un gouvernement plus que médiocre…

“Changer le système”: c’est ce qu’il y a de plus dur à réaliser mais ce n’est pas impossible. Une révolution est par définition une rupture. Et ce qui s’est passé le 25 juillet peut être considéré comme le véritable déclenchement de cette rupture. Et c’est maintenant que la construction doit commencer. Le chemin est encore long et semé d’embûches, mais nous devons y croire. Nous devons y arriver. Nous devons expliquer à tous nos partenaires que les Tunisiens veulent bâtir leur pays avec une nouvelle vision, portée par tous, par des jeunes et des moins jeunes. Nous devons construire un Etat de droit où chacun trouve son bonheur, un Etat qui respecte le citoyen, un Etat où il fait bon vivre.

Une nouvelle page de l’histoire de la Tunisie est en train de s’écrire. Il nous faut une grande et belle vision. Il nous faut du courage, et comme disait Roosevelt “le courage n’est pas l’absence de peur, mais plutôt l’évaluation que quelque chose d’autre est plus important que la peur”.

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