jeudi 28 mars 2024
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Budget de l’état : la spirale infernale

La vérité implacable des chiffres: +15.6% dans le budget de l’Etat entre 2019 et 2020 en dinars courants. Près de 7 milliards de dinars…Mais d’où va venir l’argent ? Et quelle est sa destination ? A un moment donné, il faut savoir poser les vraies questions au risque de fâcher ceux qui ne veulent pas y répondre !

Voici Le chiffre de la semaine: le déficit budgétaire sur les 8 premiers mois de l’année 2019 se creuse de +26% en glissement annuel (g.a.), à -3,3 Mds TND, contre -2,6 Mds TND fin août 2018.

Ce creusement s’explique par la hausse des dépenses publiques (hors remboursement du principal de la dette) à la fin du mois d’août 2019 (+16,4% en g.a., à 24 Mds TND) du fait essentiellement de la hausse des dépenses de fonctionnement (+20,4% en g.a., à 15,8 Mds TND), elle-même résultant autant de l’accroissement (i) des rémunérations publiques (+12,8% en g.a. sur la période, à 11,2 Mds TND) que celui (ii) des interventions publiques (+48,5% en g.a. sur la période, à 3,8 Mds TND).

Cette hausse des dépenses n’a pas pu être compensée par la hausse moins importante des recettes propres de l’Etat sur la période (+15,3% en g.a., à 20,8 Mds TND). L’augmentation des ressources propres de l’Etat s’explique essentiellement par la hausse des recettes fiscales (+15,8% en g.a. à 18,7 Mds TND), et plus particulièrement des impôts directs (+33,4% en g.a. à 8,2 Mds TND). En effet, les ressources liées à l’impôt sur le revenu ont augmenté de +34,4% en g.a. sur la période, à 5,8 Mds TND fin août 2019, et dans une moindre mesure, les recettes liées aux impôts sur les sociétés ont augmenté +31,1% en g.a. sur la période, à 2,4 Mds TND fin août 2019…

Les crises de demain sont souvent le refus des questions d’aujourd’hui.

Voici d’autres chiffres qui sont tout autant inquiétants: dettes additionnelles prévues de 11.3 milliards de dinars dont 8.8 milliards de l’étranger en 2020 !

+22% pour le Ministère des affaires religieuses ? +35.4% pour le Parlement ? + 13.7% pour la Présidence ? Pourquoi ? Baisse de 8.7% pour le Ministère de l’industrie ? Pourquoi ? Comment peut-on expliquer ces choix en cette période de désindustrialisation et ses méfaits sur l’emploi !

Pour rappel, le Projet de Loi de Finances complémentaire 2019 (PLFC 2019) indique que le déficit budgétaire, estimé à -3,9% du PIB dans la Loi de Finances 2019 (LF 2019), devrait finalement être limité à -3,5% du PIB (soit 4,07 Mds TND), contre un déficit de -4,8% du PIB en 2018.

Le déficit public récurrent depuis 9 ans est à l’origine de la dépréciation du dinar qui est à l’origine de l’inflation élevée que nous connaissons, qui est à l’origine de la baisse du pouvoir d’achat chez les consommateurs et la baisse des investissements des entreprises à cause des taux d’intérêt particulièrement élevés, donc pas de création d’emploi..Bref! S’il y a un mot qui peut décrire cette situation c’est la spirale infernale.

Le prochain gouvernement doit prendre des mesures courageuses pour arrêter cette situation dont l’origine est le train de vie élevé de l’Etat sans contrepartie du côté de la production et de la productivité des opérateurs économiques publics et privés. Ce n’est plus tenable. Pire , la situation est au bord de l’implosion!

Walakom sadid annadhar.

Hassen Zargouni.

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