samedi 2 novembre 2024
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Le Comte de Monte-Cristo: une adaptation moderne qui dépoussière l’œuvre d’Alexandre Dumas. Superbe !

« La justice, cette forme endimanchée de la vengeance » disait Stephen Hecquet… 

Est-ce que la justice, au sens héroïque du terme, implique une part de vengeance ?

Telle est la grande question posée dans le chef d’oeuvre littéraire d’Alexandre Dumas : « Le Comte de Monte-Cristo ». 

Cette oeuvre se retrouve aujourd’hui propulsée sur le devant de la scène à travers le film magistral réalisé par Alexandre de la Patellière et Mattieu Delaporte.

L’œuvre cinématographique est extrêmement bien adaptée et reprend les codes du roman dont elle tire sa trame : l’histoire d’un homme trahi, accablé de mille tourments, traité de criminel et de conspirationniste qui se voit offrir une unique chance de libération. Une libération qui ne vient pas sous la forme d’une banale sortie  de prison, mais bien d’un affranchissement de ses peines. 

Sous les traits de l’excellent Pierre Niney, nous voyons la genèse d’Edmond Dantès, un jeune homme de 22 ans qui avait tout pour lui, mais qui se retrouve du jour au lendemain accusé de trahisons et de conspiration contre l’Empire  français et est jeté au Château d’If, la pire des prisons de Marseille. Et c’est à l’article de la mort qu’Edmond Dantès se voit offrir une seconde chance et se retrouve donc confronté à un dilemme : la vengeance ou la rédemption ?

La réponse à ce dilemme lui semblera évidente lorsque l’identité de ses bourreaux lui sera révélée. 

Nous, spectateurs, allons donc assister à ce qui peut être qualifié de coup de maître de la part d’Edmond Dantès : un plan bâti sur plusieurs années qui, tournant comme une montre suisse, a pour finalité de précipiter la chute de ceux qui l’ont trahi. 

Au fil de ces événements et après avoir découvert l’étendue de la rage vengeresse qui brûle en notre protagoniste, nous sommes en droit de nous poser une question : à partir de quel point l’acte de se faire justice devient-il une cruelle vengeance ? Ou plus simplement dit : la justice personnelle est-elle simplement une vengeance cachée ? 

Ce dilemme moral et philosophique est au coeur ou plutôt au service d’une épopée légendaire où la frontière entre le bien et le mal est discutée, où le concept de justice est mis en doute… 

Une épopée cinématographique de 2h58 mn où les décors et les paysages vous coupent le souffle et vous maintiennent captivés par leurs beautés. De la Toscane à Paris chaque lieu est parfaitement choisi, chaque phrase est ingénieusement pensée et chaque instant passé à contempler un tel spectacle est tout simplement enivrant. 

De la beauté des lieux à la justesse des dialogues, en passant par la sélection des costumes et l’excellent travail des maquilleurs, qui par ailleurs ont su retranscrire à la perfection le talent de caméléon du Comte. 

Tous ces éléments ont offert au Comte de Monte-cristo un succès tel que le film a été propulsé dans le top 40 des plus gros succès Français de tous les temps. 

Aujourd’hui le film totalise près de 7 millions d’entrées, il a su à lui seul relancer la popularité du personnage et le faire connaitre sur la scène mondiale. Grâce à lui le roman d’Alexandre Dumas s’arrache dans les librairies, ce qui démontre l’engouement du public pour ce qu’on pourrait qualifier d’origin story  déchirante.

Un film à voir absolument.

Par Amine Chaker

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