samedi 20 avril 2024
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Mon édito… par Myriam Belkadhi : La politique des réseaux sociaux

Dans des pays où les institutions sont bien ancrées et où le droit prévaut sur tout, dans des pays où les débats se font sur les programmes et non sur les personnes, on peut comprendre que les discussions et les échanges puissent se faire sur les réseaux sociaux. On y trouve beaucoup d’insultes bien évidemment, des attaques en tous genres, des dénigrements mais on y trouve tout de même matière à discussion.

Chez nous, en pleine construction démocratique, toute la politique se fait sur les réseaux. Toutefois, on n’y retrouve jamais des discussions sur des positionnements économiques et sociaux, ni sur des programmes, ni sur des visions, ni sur des réformes, ni sur des projets de lois qui amélioreraient la vie des citoyens! On y retrouve des querelles de chapelles où chaque groupe défend son poulain tels des hooligans défendant leurs équipes. Tous les coups sont permis! Oubliant au passage que notre régime politique tarabiscoté est une véritable catastrophe.

Cette politique déballée et débattue sur les réseaux ( notamment Facebook) est la porte ouverte à tous les débordements. Tous les coups sont permis. Tous les gros mots. Toutes les inepties. Tous les mensonges. Sans oublier les fameuses « pages sponsorisées » payées avec des devises qui sont là pour relayer les fake news en tout genre. Et plus le parti ou le groupe est « riche » plus le nombre de pages est important et plus les soutiens ou les dénigrements sont nombreux.

Avons-nous vu un échange et un vrai débat sur le secteur de la santé ? Avons-nous discuté du système éducatif ? Jusqu’à quand allons nous accepter la débâcle de nos jeunes élèves ne maîtrisant aucune langue d’apprentissage ? Quelle vision pour le sport ? Chez nous on ne parle que de football et des problèmes de la FTF ! Quel tourisme voulons-nous? Avons-nous vu un vrai débat sur l’agriculture, un des secteurs clés de l’économie! Avons-nous réfléchi à une industrie de la culture?

Par ailleurs, ces mêmes réseaux sociaux où se fait et se défait la politique, devient le soutien numéro un des dirigeants du pays. Pire encore : ils permettent de faire gagner des élections.

Il est grand temps de s’organiser autour d’un vrai programme, avec quatre ou cinq grands axes qui vont vraiment aller dans une nouvelle vision du pays qui a besoin d’être complètement réinventé. Il est grand temps de dépasser les lynchages inutiles et energivores. Soyons maîtres de nous-mêmes et trouvons les vraies solutions. Nous en sommes capables. La faillite économique nous guette, tous les indicateurs le montrent. Et malheureusement nous avons déjà atteint la faillite morale. Valeurs et principes sont complètement perdus. C’est la triste réalité.

Les enjeux géostratégiques sont énormes et nous risquons de nous retrouver dans un gouffre.

La soif de pouvoir des uns et des autres est devenue vampirique.

Il est grand temps de comprendre l’importance d’unir ses forces autour des idées qui seraient portées par un homme ou une femme, plutôt que de soutenir une personne sans en connaître les véritables idées.

Je finirai par cette phrase de Machiavel ( in Le Prince) “ Un acte de justice et de douceur a souvent plus de pouvoir sur le coeur des hommes que la violence et la barbarie.”

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