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Ce monde tient grâce à l’harmonie des sens combinés à l’effusion des sons et des couleurs.
Bouchnak va au-delà de la création. Il construit son spectacle en faisant appel à sa créativité dans toute sa diversité mais aussi en ayant dans l’esprit le spectateur à qui il doit plaire mais aussi qu’il veut faire réfléchir.
Ragouj le spectacle, c’est un monde créé de toutes pièces par Bouchnak à commencer par le nom du lieu.
Et non, ce n’est pas une comédie, ni même une tragi-comédie. Ce n’est pas non plus une comédie musicale. Ce n’est pas un jeu de rôle. La tonalités est parfois solennelle et sérieuse, et d’autres fois légère et humoristique. Les personnages sont un mélange de prototypes, des modèles préexistants et des figures complexes et uniques, développées pour leur individualité et leur profondeur.
Il n’y a pas de héros dans Ragouj. Bouchnak laisse au spectateur le choix.
Et d’ailleurs chaque personnage a son moment de gloire.
L’effusion des couleurs sorties tout droit de la création musicale nous offre un exemple parfait de symbiose artistique.
Bouchnak réussit à transmettre cette joie ressentie par ses acteurs sur scène aux spectateurs au point de construire une unité. C’est comme si le public faisait partie du spectacle.
Le monde est rempli d’amour et de tristesse, de joie et de bonheur. Le monde est un merveilleux mélange de couleurs mais aussi de contrastes qui touchent nos émotions. Bouchnak nous prend par la main pour nous faire entrer dans son monde où l’impossible devient possible.
Tél un démiurge, Bouchnak crée son monde , il devient l’architecte de son univers artistique. Toutefois ce façonneur de monde ne cesse de rappeler que son œuvre est un travail d’équipe et que son travail artistique n’a été possible qu’avec là complicité d’une myriade de professionnels.
Ragouj ne peut laisser personne indifférent.
On aime . Ou on n’aime pas. C’est ça aussi l’appréciation d’une création artistique.
Hegel disait « L’Art est ce qui révèle à la conscience la vérité sous forme sensible. » Voilà l’essentiel.
Bouchnak, entre inventivité et maîtrise technique a réussi à chambouler l’ordre préétabli sans faire désordre. Et avec lui, tout devient possible…
Par Myriam Belkadhi.
