mercredi 4 décembre 2024
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LE PARADOXE DE LA FAIM

Par Hédi LABBANE
Peintre-enseignant

Avoir l’estomac dans les talons, provoque le besoin impérieux de se sustenter. De prime abord, la faim (à ne pas confondre avec la sous-alimentation), est une sensation incommodante associée à l’instinct de survie. Néanmoins, elle est indispensable pour maintenir l’équilibre physiologique des fonctions primitives de l’organisme humain.

Les premiers hommes, qui étaient des chasseurs-cueilleurs, s’alimentaient d’une manière sporadique, selon la disponibilité de la nourriture. Pour résister aux périodes de disettes, ils disposaient – autant que l’Homme moderne – d’un système de réserve en puisant dans leurs cellules graisseuses. Par conséquent, la faim favorise l’élimination du trop-plein de calories délétères, à l’origine de dérèglements métaboliques en cascade, pour la simple raison que la capacité de stockage de l’excédent calorique sous forme de mauvaises graisses est nettement supérieure à celle de s’en débarrasser dont le mécanisme est beaucoup plus lent et complexe, ce qui constitue un facteur de risque potentiel d’apparition de multiple pathologies chroniques et leurs fâcheuses conséquences sur la réaction immunitaire.

Autrement dit, nous savons stocker l’excédent calorique sans nous préoccuper de son élimination, laquelle est incompatible avec un rythme alimentaire immodéré. Cependant, il faut souligner l’inégalité des dispositions naturelles (génétiques) des organismes à l’obésité et, du coup, à brûler rapidement les graisses, réceptacles de substances toxiques (alimentaires et/ou médicamenteuses) relarguées dans l’organisme. Cet état est davantage lié à l’absence d’activité physique qu’à la nature des aliments ingérés ou même à la surcharge alimentaire.

La stimulation de l’appétit fonctionnant comme une pendule, est la conséquence directe du conditionnement culturel entraînant un formatage du cerveau, lequel, par un processus chimique complexe, déclenche le désir de manger connecté à des facteurs externes, tels que la vue, l’odeur, le souvenir, la publicité… ; d’où le cercle vicieux de la sensation de fringale et du besoin impérieux de l’écrasante majorité des Hommes modernes d’assouvir leur faim en mangeant trois fois par jour, sinon plus. Ce mode alimentaire soumis à cette notion de temporalité conditionnée et à une stimulation inutile, est une aberration comportementale, loin de correspondre aux besoins réels du corps humain. De récentes recherches en biologie ont établi une corrélation entre les neurones du cerveau et celles en interaction avec les centaines de milliards de bactéries indispensables du tube digestif, d’où la découverte d’un « deuxième cerveau » dans le ventre.

En conclusion, il faut se bouger régulièrement, éviter les excès alimentaires ainsi que les régimes trop contraignants et infructueux en mangeant peu mais bien, juste ce qu’il faut pour maintenir l’équilibre de l’organisme.

Morale de l’histoire : Paradoxalement, quand l’appétit va, rien ne va plus.

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