vendredi 19 avril 2024
Accueil / Politique / La politique sans entrailles

La politique sans entrailles

Par Zouhair BEN JEMAA

« Oh vous qui croyez, pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C’est une grande abomination devant Allah que de dire ce que vous ne faites pas ». (Sourate As Saff). L’intervention de Yassine Brahim, Président d’Afeq, sur Mosaïque a été un démarrage en trombe pour la campagne électorale des municipales, et probablement pour se désolidariser de la coalition gouvernementale ! Bien que le contenu de l’intervention du chef de file des libéraux ait été de grande facture par son franc parler et par son bon sens, encore faut-il que notre monsieur propre aille jusqu’au bout de sa logique, pour nous expliquer pourquoi lui ou certains des ministres de son parti, quand ils ont été aux commandes, n’ont pas fait ce qu’il fallait dans le domaine de la corruption, cette gangrène qui sévit avec un rythme accéléré depuis janvier 2011 ! On ne doit pas changer de cheval au milieu de la rivière, disent les Américains bien connus pour leur ultralibéralisme ! Attendons-nous à plus de coups de gueules de la part des politiques qui se présenteront sur les listes des municipales, et gageons que tous, nous feront des promesses qui n’engageront que leurs personnes !

Autre partenaire de la coalition, l’UGTT qui joua jadis un rôle historique dans le sauvetage du pays des mains de l’occupant, et tout récemment comme animateur principal au sein du quarté à l’époque de la Troïka, obtenant au passage un prix Nobel de la paix ! Et bien notre centrale que l’on considère comme un acquis et comme notre fierté, voit son image ternie à cause d’une poignée d’excités qui n’ont rien à voir avec l’éthique du syndicalisme. Des gâtés qui s’accrochent égoïstement à leurs menus avantages et leurs privilèges ! C’est dans cet esprit que toute la ville de Sfax avec son million d’habitants qui continuent à inhaler de l’air toxique, a été prise en otage, par des privilégiés qui se sont accrochés au confort personnel que leur procure le pollueur le plus tueur de l’histoire de notre pays ! C’est ainsi que tout le système de l’éducation s’est vu prendre par la gorge par une poignée de névrosés qui ont réussi à défier l’Etat et son prestige  s’asseyant sur l’avenir des générations futures. Le respect du maître et le savoir émancipateur font hélas partie de l’histoire ancienne ! C’est cet intouchable syndicaliste qui s’assied sur la loi, qui fait des siennes au quotidien au CHU H. Bourguiba. Ce Caïd pompe sur les maigres recettes de l’hôpital agonisant, près d’un million de dinars par an pour honorer les besoins des avantages sociaux de ses syndiqués ! Pendant ce temps, les fournisseurs de l’hôpital, étranglés par leurs factures impayées, jettent l’éponge et cessent leurs livraisons ! Dans cet hôpital où on est sensé former les futurs médecins, le quotidien est fait de sabotages et d’inquiétants silences des professionnels !

La centrale de feu Hached parait inconsciente des dégâts produits sur l’état de nos institutions et sur l’ensemble de notre économie nationale. Nous avons atteint une aberration qui fait que le coût du non-travail dépasse celui du travail ! Les privilégiés de l’UGTT sont devenus célèbres par leur clientélisme, leur sectarisme, leurs propos orduriers, leurs menaces envers les bonnes volontés. Ils envoient un message de désolation et de découragement par les temps de disette budgétaire qui courent ! Pour lutter contre la corruption, nous avons besoin de construire des règles et des pratiques en vue de renforcer nos institutions, mais c’est tout le contraire qui se passe !

Autre cadre, autre aberration, le croisement le plus fréquenté dans le futur aménagement de la ville de Sfax, se voit amoché et remis en question par une horreur de construction sans autorisation administration officielle ! Cette horreur hypothèque l’avenir de toute une ville et envoie à la jeunesse un mauvais message de non respect de la loi. Cette jeunesse auprès de laquelle, on avait tant vanté la nouvelle constitution et ses symboles de justice et de probité ! Comment croire ceux des partis, qui vont venir nous demander nos voix pour leur confier la gestion de nos cités ? La meilleure façon d’apprendre à nager étant de le faire à contre courant, les citoyens des villes devraient envoyer le seul message qui vaille à ces politiques qui nous ont déçu : on veut des citoyens pour gérer nos cités et non des politiques, alors aux urnes citoyens !

Discussion

A voir aussi

Repenser l’orientation universitaire

Par Hédi LABBANEPeintre-enseignant « On a généralisé le baccalauréat comme diplôme de fin d’études secondaires …