vendredi 19 avril 2024
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Pénurie de médicaments. L’urgence de gérer la crise

ALERTE : A force de paniquer vous détruisez votre santé!

Pourquoi parlons-nous aujourd’hui de la pénurie du médicament avec autant d’ardeur et pourquoi les médias nationaux et étrangers s’y intéressent tous en même temps alors que la crise a débuté depuis début 2017? Cette surmédiatisation serait-elle si innocente que ça !!??

Il est clair que l’origine de ce manque de médicaments n’est pas uniquement le problème financier de la PCT mais aussi un problème de gouvernance, de corruption et de fuite de médicaments vers les pays voisins.

Si l’objectif est réellement la sécurité sanitaire du pays, il est important de « Séparer le médicament de la politique » et trouver des solutions stratégiques, loin des buzzs médiatiques et des intérêts infiniment petits des lobbies.

En attendant le dénouement des problèmes financiers de la PCT, n’est-il pas urgent de réactiver les procédures existantes pour sortir de la crise?

Certainement:

1- L’observatoire des médicaments à la DPM pourrait faire un suivi journalier des ruptures de stock, afin d’alerter les industriels et éviter une rupture concomitante de tous les génériques d’un même produit. Il devrait également déclencher des importations urgentes d’un produit vital.

2- La Siphat, industrie étatique de fabrication de médicaments, qui a longtemps joué un rôle primordial dans la fabrication de produits vitaux tel que les antidiabétiques, pourrait -elle reprendre ce rôle aujourd’hui dans la sécurité sanitaire ou est ce trop tard ? Rappelons que certains syndicalistes n’ont fait que nuire aux institutions publiques : Siphat, PCT, hôpitaux…

3- Les pharmaciens devraient se conformer strictement à la réglementation en dispensant les médicaments tableaux uniquement sur ordonnance et les médecins devraient éviter les prescriptions de complaisance ce qui permettrait de lutter contre un sur-stockage des médicaments chez les patients.

A qui profite cet état de panique ?

Cette panique créée par la sur-médiatisation ne fait que générer un risque d’anarchie dans les circuits de distribution, profitant aux circuits parallèles et à ceux qui crient à la privatisation de la PCT.

Nous constatons sur les réseaux sociaux l’explosion de création de pages et de groupes qui proposent au citoyen de lui trouver par tous les moyens, (importation clandestine, concurrence déloyale entre les officines…), des médicaments en rupture.

Quelles sont les garanties pour les citoyens ? Y aurait il des risques de mettre en circulation des médicaments contre faits, produits périmés, stockés dans de mauvaises conditions de conservation… ceci n’ouvrirait-il pas la porte encore plus vers les circuits parallèles de médicaments?!

Privatiser la PCT tuerait-la santé publique. Le citoyen en est- il conscient ?

La PCT a été crée en 1938. Elle détient le monopole d’importation du médicament et assure en exclusivité l’approvisionnement des structures sanitaires publiques et du secteur privé pour les produits importés et les produits hospitaliers.

Cette structure constitue un rempart efficace contre la contre façon et l’importation clandestine du médicament en fixant un circuit transparent et sécurisé d’importation et de distribution. Elle joue un rôle primordial dans la sécurité sanitaire. Le fait qu’elle soit publique a permis de continuer d’assurer l’approvisionnement des hôpitaux malgré les difficultés financières de ces établissements. Que se passerait- t il, si elle venait à être privatisée, ou semi étatique ? Continuerait-t-elle à approvisionner le marché par des médicaments peu chers sans grand bénéfice financier ? Qui fixerait les prix des médicaments ? Qui accepterait d’approvisionner les structures sanitaires publiques déficitaires ?

Les hôpitaux rencontrent assez de problèmes avec les fournisseurs de dispositifs médicaux privés. Ça serait encore pire s’il s’agissait des médicaments.

Cette panique doit être gérée dans le calme et avec les structures concernées loin des manipulations médiatiques et des intérêts politiques.

Emna ZRIBI
Kaouther ZRIBI
Aida BORGI

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