jeudi 3 octobre 2024
Accueil / Politique / Dissimulations et incompétences

Dissimulations et incompétences

Par Zouhair BEN JEMAA

Nos élites ont perdu tout sens de la réalité. Trop de faiblesses et de contorsions ont porté de rudes coups à l’état ! Ceux qui prétendent nous gouverner sont-ils conscients qu’ils ne sont pas soutenus par l’opinion ? Ceux qui prétendent symboliser la démocratie sont-ils sérieux ? Ceux qui prétendent préparer l’avenir des générations futures réalisent-ils que les jeunes les vomissent tant ils sont à côté de leurs pompes ? Qui a dit : « sans communication, il n’y a pas de relation, sans respect, il n’y a pas d’amour, sans confiance, il n’y a aucune raison de continuer ! » ? Voici de quoi méditer messieurs les décideurs.

Comment peut-on demander aux jeunes d’être patients et de croire à des lendemains meilleurs quand les responsables enchaînent les bourdes ? La réalité est que nos jeunes sont plus intelligents que nos pitoyables politiques, tous partis confondus. Ces jeunes veulent rêver à leur manière, et ils ont raison de vouloir se révolter ! Comment cela pourrait-il être autrement, quand ils entendent l’instance nationale de lutte contre la corruption leur annoncer chaque jour un nouvel exploit dans le domaine de la corruption, au sein même des élites qui dirigent le pays, sans qu’on leur explique, sans qu’on enquête, sans qu’on sanctionne, ils se demandent alors où est cette démocratie tant vantée ? Quoi dire quand on assiste dégoûté devant l’agissement d’un président de délégation spéciale, qui permet la reprise d’un chantier non autorisé, et occupant la place du rond-point d’un grand projet programmé pour l’avenir de cette jeunesse ? Et quoi dire quand le chantier en question est exécuté sans autorisation par le ministère de la justice ? Cette justice qui est la clef de voûte de toute société en confiance ?

Comment voulez-vous que nos jeunes fassent confiance à un état à plusieurs têtes ? L’IVD, ce machin qui ne sert qu’à perturber la justice transitionnelle, surtout quand on se penche sur sa présidente qui a brillé par ses sorties troubles pendant la révolution, qui ne s’est pas gênée pour s’asseoir sur les jugements des tribunaux de la république ! Cette instance qui nous distille par moment un simulacre de vérité et de dignité, grâce à des montages d’enregistrements bien trop sélectifs et partiaux pour être crédibles. Les jeunes qui ont fait la révolution et qui ont donné des martyrs au pays, exigent que l’on laisse la justice officielle faire son travail pour délimiter, grâce aux expertises, les montants exacts des sommes soustraites à l’état, des dégâts subis par les victimes, quitte à proposer par la suite toute forme de réconciliation ! Au lieu de cela, nous laissons la place à des rançonneurs, et des écorcheurs de la populace !

Ces jeunes s’attendaient à un vrai débat de société sur des projets différents, et les voilà avec une bassesse déconcertante qui renie et salit notre belle histoire. Quand on voit les escrocs assis au premier rang, sachez que nous réalisons une honteuse marche arrière. Nos jeunes  voient de la précarité partout, même dans les banlieues de la capitale, et il faut reprendre l’histoire pour comprendre  la souffrance humaine. Ensuite, il nous faudra pondre des solutions globales qui font bouger les lignes partout sur le territoire. Méritocratie, pragmatisme et honnêteté sont nos trois piliers manquants pour sauver notre Tunisie ! Les Grecs, inventeurs de la démocratie, sont en banqueroute, n’y a-t-il pas matière à réfléchir ? Les jeunes seront d’un grand soutien à tout gouvernement qui se déciderait à ouvrir la boîte à Pandore, et à se mettre au travail pour récupérer notre souveraineté, bien mise à mal par le poids de la dette qui ne menace que le seul avenir des jeunes que l’on stigmatise injustement ! Entre l’imparfait et le pire, il y a beaucoup de marge. Méfions-nous des manipulateurs qui exploitent les faiblesses intellectuelles ! Apprenons à parler à ceux qui n’ont rien, mais faisons-le avec une égalité citoyenne !

Discussion

A voir aussi

Repenser l’orientation universitaire

Par Hédi LABBANEPeintre-enseignant « On a généralisé le baccalauréat comme diplôme de fin d’études secondaires …