vendredi 29 mars 2024
Accueil / Politique / L’échec réussi

L’échec réussi

Par Zouhair BEN JEMAA

Vaincre les esprits du mal n’est pas une chose aisée, c’est pourquoi il faut demeurer vigilant et lucide, sans jamais perdre espoir ! Dans la santé publique comme dans le secteur privé, le pays est à la traine malgré le dévouement d’un bon nombre de professionnels. La cause de cette débâcle revient à une poignée de ripoux qui sont formatés pour détruire toute construction et freiner toute bonne initiative ! Les cliniques qui pullulent un peu partout ont le moral dans les chaussettes tant elles n’arrivent pas à voir le bout du tunnel, écrasées qu’elles sont par le poids de la dette. Et pourtant les potentialités du continent Africain sont considérables, encore faut-il que chacun honore ses obligations. Pour commencer par l’accès, nous sommes encore à l’équation du bon vieux temps de l’œuf et de la poule ! Il faut pourtant lutter contre l’enfermement, ouvrir les espaces et faciliter la circulation entre la Tunisie et ses voisins Africains : il nous manque une politique volontariste qui crée des lignes régulières avec les principales capitales du continent afin de libérer les hommes d’affaires de tous les secteurs, là toutes les cliniques existantes et futures pourront en profiter amplement, car, répétons-le, les potentialités sont énormes. Il n’appartient certes pas aux entrepreneurs de garantir l’occupation des sièges à la compagnie nationale.

Pour faciliter l’accueil aux patients étrangers, nous gagnerons beaucoup à coordonner entre les différents ministères pour l’obtention des visas, pour la sortie des médicaments des patients en partance pour leurs pays après une hospitalisation ! Au niveau de la profession, il est urgent d’organiser une chasse aux sorcières contre tous ces intermédiaires rabatteurs qui ne s’intéressent qu’à l’argent, contre certains con-frères qui n’honorent pas leurs engagements et qui abusent parfois dans la facturation ou dans la prescription des actes de pré-intervention ! Malheureusement, il y a des cas, même s’ils sont rares, de mauvais traitements qui auraient engendré des plaintes  auprès des tribunaux Africains et qui ne font pas honneur à la Tunisie ! A chaque fois que l’excellence, l’éthique et le professionnalisme font défaut, il faut s’attendre à de sérieux dégâts. Il y a une nouvelle secte de riches, pas toujours aux mains propres, qui s’est crue propriétaire du pays et des consciences. Le chômage, la pauvreté, l’insécurité, le désert culturel et éducatif, la discorde entre les Tunisiens, tous ces phénomènes sont dus à l’absence de l’Etat, et à la prolifération du système mafieux dans tous les rouages du pays. Les jeunes médecins sentent un mal être de plus en plus pesant, et commencent déjà à reprocher à leurs aînés d’avoir tardé à agir alors qu’ils savaient tout sur les exactions des cupides et des populistes. Nous avons d’éminents experts dans tous les domaines, et leur opinion est d’un bon conseil, les citoyens sont certainement plus mûrs et plus intelligents que bon nombre de nos élites, et le gouvernement actuel gagnerait beaucoup à les écouter pour ne pas se tromper de remèdes !

Dommage que nous tardions à contenir l’échec qui nous ceinture de partout ! Comment voulez-vous que cela soit autrement : des députés sensés défendre la constitution et la démocratie pour lesquelles nous les avions élus, s’avèrent engloutis dans la corruption qui nous infecte ! Des politiques qui ont été hissés si haut pour sortir le pays du marasme économique complotent contre leur propre gouvernement, au nom, s’il vous plaît, de la défense des corrompus et des mafieux ! Des ministres qui brillent par leurs incompétences ne peuvent pas être remplacés au nom du partage du gâteau entre partis ! Et pour clore, une opposition à majorité de populistes, qui guette les difficultés du gouvernement pour souffler sur les braises et encourager à la désobéissance pour espérer récolter quelques subsides électoraux ! Un faisceau de pervers concourt à la régression de notre santé publique, et il est grand temps de dénoncer par des noms tous les politiques qui servent les agendas de leurs sponsors au détriment de l’intérêt national, qui bousillent la continuité de l’Etat en réintégrant des fonctionnaires sanctionnés pour corruption par leur prédécesseur, en confiant une mission hyper sensible à un récidiviste qui a camouflé des résultats d’enquêtes au même prédécesseur : si rien n’est fait pour arrêter ce gâchis, la facture risque d’être très salée ! Une cascade de scandales gangrène notre système de santé, et nous n’avons plus besoin d’avis pour amputer !

Discussion

A voir aussi

Repenser l’orientation universitaire

Par Hédi LABBANEPeintre-enseignant « On a généralisé le baccalauréat comme diplôme de fin d’études secondaires …