vendredi 19 avril 2024
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Perspectives à l’horizon

Par Zouhair BEN JEMAA

A présent, seuls les réseaux sociaux s’agitent, jugent, condamnent à tort ou à raison, alors que le bon peuple est scandaleusement inerte, donnant l’impression d’avoir renié ses valeurs fondatrices ! « Quand on prend les électeurs pour des cons, ils le deviennent » dit l’adage. Serions-nous devenus tous des cons ? Qui ne sait pas que nos caisses sont vides et qu’elles le resteront tant que la culture du travail sera absente. On entend les cris d’agonie de partout, on annonce des faillites partout, on supplie partout, mais il y a un fait têtu : l’Etat n’a plus rien, certes c’est un Etat absent, un Etat lâche, un Etat aveugle, mais le mal est fait, et l’Etat n’a plus les moyens de ses baratins, l’Etat jette l’éponge.

Hôteliers et agents de voyage, n’attendez rien de cet Etat car vous n’aurez rien. Promoteurs immobiliers, ne rêvez pas, rien ne se fera car vos clients potentiels sont devenus trop pauvres. Agriculteurs, votre ministère a du mal à payer les salaires de ses fonctionnaires en surnombre. Gens de la culture, arrêtez de rêver car le budget de votre ministère est bouffé d’avance à 90 % par les frais de fonctionnement.

Personnels de la santé, La Covid.19 a donné le coup de grâce à votre secteur, après le passage des loups et des chiens, vous seuls continuez à lutter en silence sans moyens, mais jusqu’à quand ? Aucune personne sensée ne pourra continuer à faire confiance à ces gouvernants qui ont eu assez de temps pour démontrer leur incompétence à gérer la chose publique, et pour confirmer l’implication jusqu’au cou de certains politiques dans la corruption et la traîtrise envers la Patrie !

Si on partait du principe que ceux qui nous ont gouverné depuis onze ans sont la cause de nos malheurs, la cause de notre reculade dans le temps, de nos divisions et de la dislocation de nos institutions, il serait évident que le changement devienne salutaire, mais pas un changement pour changer, il n’est plus possible de battre les cartes et de les redistribuer aux mêmes joueurs, il faut carrément changer d’approche.

Le pays a besoin d’un nouvel équipage, d’une nouvelle constitution, d’un nouveau code électoral, d’un nouveau programme fait par nos experts patriotes qui sont très nombreux, d’un programme assembleur de tous les Tunisiens qui savent reconnaître le poids réel de la culture du travail ! La situation ne se règlera pas à l’issue d’une nouvelle élection, quel qu’on soit le vainqueur. On ne pourra pas continuer à s’endetter pour payer nos fonctionnaires en surnombre voulu par les bigots de la gouvernance, c’est élémentaire, nous n’aurons rien sans travail, sans productivité, sans création de richesses, sans discipline et sans une justice intègre et impartiale !

Il faut se lever pacifiquement pour stopper le cynisme et la brutalité extrême de nos gouvernants. Il faut trouver les mots justes à mettre sur la catastrophe qui nous frappe. Il faut vite retrousser les manches et gérer comme en temps de guerre, imposer la solidarité, juger les malfaiteurs et faire payer les contrebandiers pour récupérer ce qui a été volé à l’Etat. Les temps sont durs, mais le sauvetage est possible, encore faut-il savoir remettre les machines en marche et redonner à l’Etat le prestige qu’il a perdu. Et l’on pourra peut-être dire à quelque chose malheur est bon.

L’heure est grave, très grave même, allons-nous enfin lever nos mains de nos écrans et sortir pacifiquement mais fermement pour demander d’une seule voix un vrai changement d’hommes et de système.

Industriels, producteurs, lobbies doivent se raisonner et admettre que l’avenir de leurs progénitures dépendra directement de la qualité de vie de l’ensemble des citoyens. Il faut qu’ils mettent tous une dose d’humanisme, de solidarité et de conscience dans leur approche future.

Le nouvel équipage doit repenser le développement et inclure dans les esprits des citoyens la culture du travail, et celle des objectifs de développement durable. La population doit avoir son mot à dire dans les décisions qui ont des conséquences sur leurs vies, c’est ensemble que nous pourrons enfin reprendre notre destin en main, goûter à la joie de vivre et capter les parfums de ce havre de paix qu’est notre belle Tunisie !

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