samedi 2 novembre 2024
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Mon édito… par Myriam Belkadhi : Et maintenant que va-t-il faire ?

S’il est une question aujourd’hui sur toutes les lèvres, c’est celle de savoir où va le président ? Où mène-t-il le pays ? Quel est son programme ? Quelle est sa feuille de route ? Avec qui compte-t-il travailler ? Va-t-il aller vers un référendum ? Si oui, autour de quoi ?

Autant de questions qui perturbent le citoyen mais aussi les marchés, les investisseurs, les partenaires, les bailleurs de fonds et autres…

Certes le président a une légitimité incontestable. Ceci est une évidence. Mais cela lui suffit-il pour taire ses desseins ? Cela lui suffit-il pour laisser tout un peuple dans une situation d’attentisme ?

Le temps est précieux. Chaque seconde est primordiale. La prise en compte du temps dans les prises de décision est fondamentale. “La rapidité est l’essence même de la guerre”, disait Sun Tzu.

Le temps court est nécessaire quand il s’agit de gérer une crise ou de faire face à l’imprévu. Il est nécessaire aussi pour insuffler de l’énergie et initier le mouvement d’une transformation d’ampleur. Le temps court est celui des transformations visibles, mobilisatrices pour traiter des programmes d’action.

Certes le temps long est important pour pouvoir installer les conditions favorables au changement et pour fédérer une communauté d’individus autour d’un avenir commun. Le temps long est celui des transformations silencieuses pour changer les structures, modifier les modèles de gouvernance, etc.

Mais la performance résulte de la combinaison entre temps court et temps long.

Nous sommes dans l’urgence. L’extrême urgence.

Il y a ce qu’on appelle «le temps du décideur». Aujourd’hui le président de la République est le décideur suprême, puisqu’il s’est approprié tous les pouvoirs ou presque en application des mesures exceptionnelles. Mais l’exceptionnel est par définition limitée dans le temps.

Par ailleurs, et au-delà du temps, le silence renforce ce sentiment d’incompréhension qui rend la situation du pays encore plus critique.

Oui le pays a besoin de changement.

Oui le pays a besoin d’une opération mains propres.

Oui le pays a besoin d’un grand nettoyage.

Oui le pays a besoin de justice, d’égalité, de l’instauration d’un État de droit.

Oui le pays a besoin d’être réinventé, d’être repensé.

Toutefois le citoyen qui rêve d’un pays où il fait bon vivre, où les lois sont respectées par tous, est également conscient que le pays est en danger malgré le soulagement ressenti après les décisions du 25 juillet et malgré le degré d’optimisme élevé.

Il faut dire que les shows ne font pas changer un pays et les opérations coups de poing restent des coups de com . La légitimité n’autorise pas tout. Une feuille de route, un programme clair, un gouvernement, une vision, une boussole. Voilà ce que nous attendons aujourd’hui.

“Une vision qui ne s’accompagne pas d’actions n’est qu’un rêve. Une action qui ne découle pas d’une vision c’est du temps perdu. Une vision suivie d’action peut changer le monde”. Nelson Mandela

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