jeudi 28 mars 2024
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Mon édito … par Myriam Belkadhi

Viol prémédité…

La situation politique du pays sombre chaque jour davantage et l’écart se creuse de plus en plus entre le peuple empêtré dans ses problèmes quotidiens et ses dettes et une classe politique complètement immature, du moins pour une grande partie d’entre elle.

L’image qui me vient à l’esprit aussi triste soit-elle est celle d’une gazelle que les hyènes sont en train de déchiqueter. Et cette image me hante.

Que faire ? Comment peut-on laisser pourrir la situation encore plus sans réagir? Qui doit intervenir ? Comment remettre les choses sur les rails?

Certains partis comme Tahya Tounes appellent le Président de la République à prendre les choses en main, comme le lui confère la Constitution, et lui demandent de réunir tous les partis, les organisations patronales et syndicales, la société civile pour essayer de trouver une voie de sortie de crise face à ce pourrissement de la vie politique.

Certaines voix appellent à des élections anticipées comme seul moyen de sortir de l’impasse. Est-ce que cela peut être une solution ?

Albert Einstein disait : »La folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. » A quoi servirait de remettre les pendules à zéro si on gardait la même loi électorale, le même système politique qui a montré son inadéquation avec la société tunisienne et qui aboutirait aux mêmes difficultés à obtenir une majorité apte à gouverner …

Revenons un petit peu en arrière pour rappeler que ceux qui ont soutenu la révolution et le déclenchement du dégagisme ont tout fait pour diviser voire déchiqueter le pouvoir sans aucune connaissance de la nature du peuple tunisien qui n’a jamais connu de clivage basé sur la race ou la religion. Ils ont appliqué une formule (déjà essayée en Irak) et qu’ils ont dupliqué ailleurs. Une formule complètement ratée puisque ne correspondant pas à l’attente d’une population jeune, assoiffée de changement, de liberté(s), d’égalité, d’espoir en l’avenir. Seulement le coup est gagnant pour ceux qui ont déclenché le printemps arabe ! Le meilleur exemple en est la Libye. Et si la Tunisie tient aujourd’hui c’est grâce à une société civile forte et courageuse quoi qu’on en dise et bien évidemment la force vive de ce pays et son moteur : les femmes et les jeunes.

Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin d’un état fort car le risque de fracture sociale est imminent. Les inégalités sont toujours là, la corruption, la mauvaise gouvernance…ajoutés à un climat de haine qui s’installe subrepticement dans le pays et qui est la pire des gangrènes pour frapper la cohésion sociale.

Il y a une énorme poussée de fièvre dans le pays et tant qu’on n’aura pas conçu la bonne forme de gouvernance, tant qu’on n’aura pas trouvé la formule adéquate qui sied à la nature de la société tunisienne, c’est l’échec de toute une nation.

Il est grand temps de dépasser les diagnostics et les constats, il faut aujourd’hui agir sans plus tarder. Il faut aussi mettre fin à cette orientation idéologique dangereuse et renouer avec une politique réaliste qui se préoccupe uniquement des intérêts de la nation. Et que les politiciens sachent que ce qui fait la vraie valeur de l’être humain, c’est de s’être délivré de son petit moi. Les solutions existent. Les patriotes sont nombreux. Le pays regorge de personnes intelligentes. Ne vendons plus le pays au plus offrant.

J’attends impatiemment le bruit du sifflet.

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A propos de Myriam BELKADHI

Journaliste-Presentatrice

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